Au-delà des mots...
《 Tu t'en vas déjà ?! 》 Ses lèvres roses s'étirent, dévoilant ce sourire qui la caractérise tant. Un mélange de douceur et d'amusement. Une moquerie à peine voilée mais sans mauvaises intentions. Si elle part déjà ? Ce n'est pas censé être une question ; juste une formalité exprimant l'intérêt de sa camarade envers sa petite personne... Elle l'a vu. Marlene n'est pas une petite souris pouvant se glisser hors de cette cabine en passant inaperçue. D'ailleurs, à peine la porte fut-elle ouverte qu'une autre camarade salue déjà la blonde, tout en continuant son chemin vers une destination inconnue. De quoi attirer davantage l'attention des autres élèves présents dans cet espace qui commence à devenir un peu trop étouffant pour la jeune sorcière.
《 Ne faites pas trop de bêtises sans moi ! 》 Ses paroles s'accompagnent d'un geste de la main, léger et désinvolte. La porte se referme, laissant la jeune femme seule dans le couloir étonnement inanimé du train.
Un soupire.
Marlene laisse rentrer tout l'air qu'elle peut inspirer dans ses poumons, calmant ainsi son cœur qui commençait à se défouler. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas les autres, Marlene ; c'est juste qu'elle n'aime pas se sentir à l'étroit. Vérité qu'elle cache derrière une excuse à laquelle on ne peut que croire ; elle a juste besoin de bouger, de se dégourdir les jambes. Il est de notoriété publique que Marlene McKinnon bouge plus qu'elle ne reste en place, après tout. Combien ne se retrouvent pas à demander au passant x s'il l'a vue ?
Combien ne se retrouvent pas à faire le tour de l'école afin d'espérer la croire au détour d'un couloir ?
D'un pas lent, la jeune femme traverse le couloir, son regard rivé vers le paysage extérieur qui défile à une vitesse folle. Ces plaines, ces arbres, ces collines au loin... Elle pourrait rester là des heures durant, à admirer ce merveilleux spectacle.
Mais la sorcière sort très vite de sa rêverie, interpellée par deux élèves de première année passant à toute vitesse à côté d'elle, manquant de peu de la percuter. Par réflexe, elle place son bras devant elle, le tenant fermemant, le corps crispé.
Un contact non désiré.
Il lui faut quelques secondes pour détendre ses muscles d'apparence inexistants et tourner la tête, comme si elle cherchait un quelconque témoin.
Personne.
Pourtant, il y a bien une personne qui a attiré l'attention de la blonde ; une jolie rousse, assise seule dans une cabine.
Marlene la reconnaît sans mal, un léger étonnement pointant le bout de son nez à cette vision.
Elle hésite un instant mais au final, on parle toujours de Marlene McKinnon. Sa sociabilité revient toujours au galop, domine ses agissements et ni une ni deux, la demoiselle vient délicatement frapper à la porte de la cabine.
Un minimum polie, elle attend un signe de sa camarade pour ouvrir et faire un pas en avant, un petit sourire qui se veut amical sur les lèvres.
《 Salut, Evans. Tu es seule ? 》 Sait-on jamais si l'un de ses amis seraient simplement parti flâner également...
《 Je peux ? 》 Demande-t-elle en pointant le siège situé face à celui de la rousse.