Deux âmes qui se détestent... (feat. Ezra Yaxley)

Le 9 juin 1977

La bibliothèque. Moira avait toujours aimé cette partie du château. Parce qu’on y trouvait des millions de livres et surtout pour son calme. La jeune femme aimait beaucoup ses camarades de maison, mais parfois, certains étaient trop bruyants. A toujours chercher à savoir qui savait le mieux son cours de métamorphose, les élèves de Serdaigle augmentaient le volume sonore dans la salle commune et souvent, Moira avait mal à la tête à les entendre. Alors la bibliothèque était devenu son refuge depuis sa première année.

La Serdaigle avait pour habitude d’être toute seule. Parce que depuis toutes ses années, la famille Prince était toujours considérée comme des traitre à leur sang. Parce que Eileen Prince, soeur de Mr Prince et tante de Moira, avait épousé un Moldu. Moira avait toujours souffert de cette pression qu’ils avaient sur eux. Pourquoi le monde des sorciers était-il toujours régit par la nature du sang ? Est-ce que c’était vraiment important ? Moira ne le pensait pas. On pouvait être un très bon sorcier et être né-Moldu. La jeune femme ne voyait pas vraiment la différence. Mais certains sorciers, les Sang Pur par exemple, semblaient voir la différence. C’était presque rigolo à voir parfois. Moira supportait les moqueries des Sang Pur envers sa famille depuis des années. Et surtout, depuis des années, il y avait une famille qui s’en donnait à coeur joie : Les Yaxley.

Malheureusement pour Moira, le fils Yaxley, Ezra, était en même année qu’elle, mais à Serpentard. Donc, ils étaient emmenés à se croiser assez souvent. Moira le détestait, sans doute plus que tous les autres Serpentard. Parce que les rumeurs les plus folles pouvaient partir des Yaxley, c’était ce qu’elle pensait. Elle le détestait à un point que personne ne pouvait imaginer. Chaque fois qu’ils se croissaient, Moira ne pouvait s’empêcher de froncer les sourcils. Elle essayait de ne pas lui parler, mais parfois, c’était nécessaire…

Assise sur sa chaise et devant sa table depuis un moment, Moira n’avait pas vu le temps passé et surtout, elle n’avait pas vu que la plupart des élèves de cinquième année étaient à la bibliothèque. Les BUSES approchaient pour les cinquièmes années et la plupart avaient investis la bibliothèque... Mais là, toutes les tables étaient occupées. Moira était toute seule à sa table, mais elle se doutait bien que ça n’allait pas durer… Loin de s’imaginer que la personne qui allait arriver était celle qu’elle détestait le plus.

Le 9 juin 1977

Son livre de métamophose ouvert devant elle, Moira continuait de lire ce qui se trouvait devant ses yeux, mais parfois, elle se déconcentrait. Il y avait tellement de monde à la bibliothèque… Les élèves de cinquième année allaient passé leurs BUSES et Moira savait que la plupart investissaient la bibliothèque parce que c’était nécessaire. Pour sa part, elle avait quelques devoirs à venir pour le professeur McGonagall. Seule à sa table, la jeune femme n’avait pas vu le temps passé. Elle sentait de la tension au niveau de sa nuque et elle décida de se redresser légèrement avant de voir qu’il y avait quelqu’un assis en face d’elle et ce n’était pas n’importe qui. Ezra Yaxley. Pendant quelques secondes, la jeune femme retient son souffle avant de respirer de nouveau correctement. Pourquoi est-ce qu’il était assit à sa table ? Parce qu’il n’y avait pas de place ailleurs bien sûr. La jeune femme fronça les sourcils. Elle n’avait jamais oublié ce que le frère d’Ezra lui faisait subir. Et elle n’oubliât pas que Jin était la cible des Serpentard parce qu’elle était une née-mordue et qu’elle s’était retrouvée à être le bouc-émissaire de la maison. Moira avait plus d’une fois aider la jeune femme parce qu’elle ne trouvait pas juste qu’ils s’en prennent à elle. Bien sûr, Moira se retrouvait aussi la cible des moqueries, mais elle en avait l’habitude. Depuis qu’elle était née.

Ezra n’ayant pas dit un seul mot, Moira décida de faire pareil, mais elle se retrouva à écrire brusquement sur son parchemin ce qui faisait un boucan pas possible. C’était plus fort qu’elle, elle avait vraiment une haine contre Ezra… mais au fond, c’était lié à Corban, son frère… Ezra n’avait jamais chercher à la perturber ou la provoquer… Pourquoi cette haine contre lui ? Sans doute un tout. La jeune femme soupira et prit une grande inspiration avant de se concentrer de nouveau sur son devoir. Il n’avait pas chercher à la provoquer alors, elle le laissa faire. Elle leva légèrement les yeux de son devoir et regarda le livre dans lequel Ezra était plongé. Occlumencie. Elle haussa un sourcil. Pourquoi étudié cet art ? Est-ce qu’il craignait quelque chose ? Moira se rendit compte qu’elle ne connaissait pas du tout le jeune homme. Seulement la réputation de sa famille… Est-ce qu’elle pouvait se tromper sur une personne ? Elle posa finalement sa plume et prit son courage à deux mains pour demander à Ezra :

« Il est bien… ton livre ? Tu comprends quelque chose ? »

C’était vraiment pathétique… C’était comme si elle croyait qu’il n’était pas assez intelligent pour comprendre un livre. Elle se serait donner une claque toute seule s’il n’y avait pas eu autant de monde autour d’eux. Elle se reprit :

« Je veux dire… C’est intéressant ? »

Elle ne savait plus quoi rajouter. Rougissante, elle baissa les yeux sur son devoir. Non mais vraiment ! Elle avait tellement l’habitude de lui faire des reproches que maintenant, elle ne savait plus comment lui parler…  

Le 9 juin 1977

Moira se demandait si un jour, elle allait pouvoir parler à Yaxley sans le détester… En fait, elle ne le détestait pas lui, mais sa famille. Moira détestait toutes les familles de Sang Pur qui avaient gravité autour de sa famille. Depuis que sa tante s’était mariée avec un Moldu, ils ne pouvaient plus être considérer comme « Sang-Pur ». Pourtant, la jeune femme n’avait jamais sentit la différence. Pour sa part, il n’était pas important d’avoir un « sang pur », « mêlé » ou être né moldu. Tout le monde était pareil au fond. Pour elle, le mariage de sa tante avait été une belle chose et surtout, elle ne se voyait pas donner des conseils à sa tante sur son mariage… Enfin, c’était une chose qu’elle ne comprenait pas et qu’elle n’allait sans doute jamais comprendre… Les Yaxley faisaient partis de ces familles pour qui le sang était très important. Du moins, c’était ce que Moira pensait depuis toujours.

Lorsqu’elle vit Ezra qui se trouvait en face d’elle, la jeune femme ne savait pas comment réagir. Elle l’avait toujours détester, sans le connaitre. En fait, c’était presque automatique chez elle. Après tout, il faisait de la famille qu’elle détestait le plus. Alors, pour engager un peu la conversation, elle lui demanda s’il comprenait quelque chose au livre… Elle n’était pas très adroite avec ses mots et elle s’en rendit compte tout de suite quand Ezra lui demanda s’il comprenait quelque chose. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle se comporte de la sorte… ? Elle lui demanda si c’était intéressant et le jeune homme lui répondit que oui, parce que Poudlard ne l’enseignait pas et il se débrouillait. Moira haussa légèrement un sourcil. Elle n’avait jamais compris pourquoi les gens étaient toujours attirer par des choses qui étaient difficiles à maitriser… Mais Ezra semblait l’étudier depuis longtemps, ne maitrisant pas encore la chose, mais il peaufinait ses connaissances. Il rajouta qu’il ne pouvait pas non plus pratiquer parce qu’ils ne connaissaient pas de légilimens dans le coin qui pourrait l’aider. Moira n’en connaissait pas et même si elle en connaissait un, elle n’était pas certaine qu’elle aurait accepter d’aider Ezra. Elle le détestait non ?

Puis, il lui demanda si elle s’en sortait avec ses devoirs. La jeune femme regarda son parchemin et sa plume. La jeune femme avait appuyé un peu trop fort avec sa plume à certains endroits, cela se voyait et Ezra lui fit comprendre qu’il pensait qu’elle avait du mal parce qu’elle mettait beaucoup de pression sur sa plume. La jeune femme secoua la tête en reprenant sa plume et en lui disant :

« Je ne vois pas de quoi tu parles. Je me débrouille très bien dans mes devoirs, merci. Est-ce que je dois te rappeler que je suis une Serdaigle et que les devoirs, j’en mange pour le petit déjeuner ? »

Pourquoi est-ce qu’elle lui sortait cette réplique ? Mais c’était du grand n’importe quoi. Il fallait qu’elle se reprenne. Elle devait le détester. D’ailleurs, est-ce qu’elle avait vraiment une bonne raison de le détester ? Elle en doutait de plus en plus, mais ce n’était pas le moment de lui faire savoir. Elle savait bien qu’il cherchait à la faire énerver, mais pour le moment, ils étaient dans une bibliothèque et elle n’avait aucune envie de se faire remarquer. Et puis, elle était trop fière. Impossible pour elle de demander de l’aider à Ezra. Elle trempa sa plume dans l’encrier avant de reprendre son devoir.

« Je ne vois pas pourquoi je te demanderais ton aide Yaxley. »

Le 9 juin 1977

Pour Moira, c’était impossible d’avoir une discussion avec Ezra, enfin, un Yaxley en général. Elle savait que c’était l’une des familles qui parlaient le plus sur les Prince. Ce n’était pas les seuls bien sûr. Mais depuis qu’elle était toute petite et qu’elle était en même année que la cadet des Yaxley, la jeune femme ne pouvait pas s’en empêcher. Peut-être que c’était extrême, mais c’était comme ça. Elle avait vécu tellement d’harcèlement de la part d’un peu tout le monde, qu’elle s’était renfermée dans une carapace et attaquait toujours les autres. La jeune femme avait donc répondu sèchement à Ezra lorsqu’il lui avait demandé si elle avait besoin d’aide. Il lui dit alors qu’il n’avait jamais insinué qu’elle avait du mal et qu’il lui posait seulement une question. Moira fronça les sourcils. Il rajouta qu’il se fichait bien de sa maison, que cela ne la rendait pas meilleure que les autres et qu’il ne lui avait pas proposer son aide non plus. La jeune femme allait répliqué quelque chose, mais il ne lui en laissa pas le temps. Il rajouta qu’il ne savait pas si elle connaissait, mais il y avait quelque chose qui s’appelait la courtoisie et que c’était elle qui avait commencer la conversation, qu’il avait juste répondu. La jeune femme se prenait les répliques d’Ezra en pleine tronche, mais elle ne dit rien. De toute façon, cela ne servait à rien, il allait avoir raison à chaque fois. Elle le vit replonger son regard dans son livre, elle-même regarda son devoir et reprit sa plume, étrangement silencieuse. Il releva les yeux vers elle et elle se prit une nouvelle fois ses reproches, lui disant que sa colère envers lui commençait sérieusement a l’énerver. Chaque fois qu’elle le croisait c’était la même chose, même lorsqu’il essayait de l’ignorer, elle était  là pour lui dire qu’elle le détestait. Moira fronce un peu plus les sourcils et serra fortement sa plume entre ses mains.

« Est-ce que tu sais ce que c’est de devoir toujours se prendre les remarques des autres ? Est-ce que tu sais ce que c’est de devoir entendre que je suis une traitre à mon sang parce que ma tante a eu le bonheur de se marier avec un Moldu ? Oui, un bonheur. Parce que je pense sincèrement qu’elle a fait le bon choix. »

Moira se redresse un peu sur sa chaise et continue :

« Je suis en permanence persécuté par les Sang Pur. Ton frère ainé y est aussi pour quelque chose. Chaque fois que je le vois, je sens l’angoisse montée en mois même si je ne le montre pas. Tu es peut-être différent, mais pour moi, vous êtes tous pareils. Le jour où vous allez montrer un autre visage, peut-être que ma colère contre toi descendra. Pour l’instant, c’est mon seul moyen de défense. »

Et elle replonge dans son devoir, pas du tout concentrer. Ezra avait raison, elle le savait. Elle devait arrêter de diriger sa colère contre lui, mais elle ne pouvait pas faire autrement. C’était plus fort qu’elle. Chaque fois qu’elle le voit, elle voit aussi Corban et ses innombrables façons de la torturer moralement. Moira avait toujours été une solitaire, mais c’était encore pire depuis qu’elle était à Poudlard. Il y avait besoin quelques personnes qui tournaient autour d’elle en tant qu’amie, mais elle ne faisait confiance à personne. Elle était mieux toute seule. Et sa carapace resterait sa seule alliée pendant longtemps…  

Le 9 juin 1977

Moira sent la colère monté en elle alors que Ezra ne fait que discuter avec elle. C’est plus fort qu’elle, elle ne peut pas s’empêcher de le détester autant que son frère. Le fait qu’elle soit persécuté par l’ainé n’aidait pas du tout. La jeune femme se sentait toujours angoissée chaque fois qu’elle le voyait, mais heureusement qu’elle avait des amis qui pouvaient la rassurer et lui changer les idées. Si Moira n’avait pas été une fille forte, peut-être que les conséquences des actes de l’ainé Yaxley aurait été tramatique. Mais elle ne pouvait pas se permettre de ne plus être là. La vie méritait qu’on puisse la vivre à fond. Son explication terminé, Moira est toujours redressée sur sa chaise, Ezra en a fait autant. Elle sursaute lorsqu’il pose brusquement son livre à coté du sien, le bruit se répercutant dans toute la bibliothèque. Déjà, plusieurs têtes se tournaient vers eux. Moira se sentit rougir légèrement, mais elle tient le regard d’Ezra quand il se penche vers elle. Il lui dit qu’il en avait rien à faire que sa tante ait épousé un Moldu ou autre chose, son histoire étant la sienne, cela ne le regardait pas. La jeune femme se sentait fondre sur place, mais elle tenait le regard du jeune homme quand même. Il rajouta que si son frère l’angoissait, elle devrait s’en prendre à lui plutôt qu’à lui et qu’elle rendrait un grand service à eux deux. Comment ? Ezra avait-il peur de son frère ? Ce n’était pas le moment d’y penser. Il rajouta qu’elle devra ravaler son venin quand elle le croiserait parce qu’il n’allait pas supporter la chose bien longtemps. Les têtes qui s’étaient retournés vers eux commencent à reprendre leur place, à faire ce qu’ils avaient a faire. Ezra avait encore baisser la voix en lui disant qu’il fallait qu’elle arrête de penser qu’elle était la seule à avoir des problèmes et de l’angoisse... Il lui montre son livre en rajouta qu’il n’avait pas toujours été parfait, mais que contrairement à son frère, il avait évolué et qu’il avait arrêté de s’en prendre à ceux qui ne le méritent pas. La jeune femme sent qu’elle va lâcher le regard du jeune homme... Il a raison sur tous les points, elle le sait... Il rajouta alors que sa colère, elle pouvait la remballer et l’envoyer au bon destinataire, rajouta que de là où il était, elle n’était pas mieux que Corban Yaxley.

La Serdaigle finit par baisser les yeux. Il a raison. Elle ne devrait pas s’en prendre à lui pour simple raison qu’il est le frère de celui qui l’agresse tous les jours... La jeune femme ouvre la bouche et lève les yeux, mais elle ne voit plus Ezra. Il est déjà parti. Elle regarde ses mains et elle se rend compte qu’elle tremble. Serrant les dents, elle attrape tous ses livres, parchemin et plumes et met le tout dans son sac. Peut-être qu’il n’est pas très loin ? Pourquoi est-ce qu’elle irait courir derrière Ezra Yaxley au fond ? Peut-être parce qu’il a raison : Il n’est pas la source de sa colère. C’est Corban. Mais s’en prendre à Corban, c’est attendre le retour de baton quelques temps plus tard et Moira n’était vraiment pas prête à ça... Elle se faufila entre les tables pour sortir de la bibliothèque. Elle entendait les gens murmurés sur son passage, mais elle décida de les ignorer. Elle en avait l’habitude. De toute façon, depuis qu’elle était à Poudlard, elle devait se forger une carapace en métal pour ne pas sombrer dans une dépression chronique. Moira sortit de la bibliothèque et vit l’ombre de quelqu’un devant elle. Ezra. D’une toute petite voix, elle l’interpella :

“Ezra, attends !”

Elle allait devoir prendre son courage à deux mains, elle le savait. Mais elle n’avait pas le choix. Ezra ne lui avait rien fait au fond. Il était seulement le frère de celui qui lui causait toute cette angoisse. Elle s’approcha de lui et regardant ses pieds, elle lui dit :

“Je voulais... Je voulais juste te dire que tu avais raison et que je ne devrais pas m’en prendre à toi... Je suis en train de devenir folle en fait... Depuis toutes ces années... Voilà, je tenais juste à m’excuser auprès de toi. Ma colère n’est pas contre toi, mais contre ton frère. Alors, excuse moi pour mes paroles et mes gestes... Je ne vais plus t’embêter... Et concernant ton frère, je ne suis certainement pas assez forte pour lui faire face et surtout, faire face aux conséquences, mais je vais y réfléchir...”

La jeune femme ne regarde pas le jeune homme et file dans le couloir. Il a la possibilité de la rattraper, mais elle se doute qu’il ne va pas le faire. De toute façon, elle avait tellement été méchante avec lui qu’elle venait juste d’avoir le juste retour de bâton. Les choses devaient changés maintenant. Elle ne pouvait plus être en colère tout le temps contre tout le monde...  

Le 9 juin 1977

Moira arrivait à un point de sa vie où elle venait de se rendre compte que sa colère guidait ses pas et ce n’était pas une bonne chose. Sans doute le Choixpeau Magique l’aurait envoyé dans une autre maison que Serdaigle s’il y avait eu une autre cérémonie a mi scolarité. Parce que la jeune femme savait que les Sang Purs s’en prenaient à elle parce qu’elle était une traitre à son sang par rapport à sa tante qui avait épousé un Moldu. Dans la tête de Moira, ce n’était pas grave en soi, de toute façon, un jour ou l’autre, les Sang Purs seront obligé de se marier avec des Sang Mêlés, des Nés-Moldus ou même des Moldu. Est-ce qu’on pouvait commandé l’amour ? Non. C’était une chose magique, encore plus magique que la magie elle-même. Mais elle en avait marre de se prendre les retours de bâtons tout simplement parce qu’elle était de la même famille que Eileen Prince. Ce n’était pas Moira qui avait épousé un Moldu et encore moins ses parents, mais les choses avaient vite dégénérés au fond. Monsieur Prince en subissait aussi les conséquences, mais il restait fier et ne répondait pas à la provocation... du moins, c’est ce que Moira pensait...

Une fois que Ezra partit de la bibilothèque, la jeune femme se demandait si elle devait le suivre ou pas. Mais elle décida qu’elle devait au moins s’excuser. Parce qu’il avait raison, il ne méritait pas sa colère, ce n’était pas lui la source de sa colère et elle n’avait aucune raison de lui en vouloir. C’était pour cela qu’elle venait de se rendre compte que la colère la guidait depuis trop longtemps maintenant... Elle le trouva un peu plus loin et lui présenta ses excuses, sans le regarder dans les yeux parce qu’elle avait honte. Honte de son comportement d’enfant gâtée alors qu’elle n’était pas comme ça. Il était beaucoup plus facile de s’en prendre à une personne qui ne disait rien... du moins, jusqu’à aujourd’hui et au fond, Moira n’en voulait pas à Ezra. Au contraire, il venait de lui ouvrir les yeux. Elle ne resta pas en place et partie, mais c’était sans compter sur le Serpentard qui la rattrapa en posant une main sur son bras. La jeune femme leva les yeux vers lui malgré tout. Est-ce qu’il allait lui faire la morale encore une fois ? Elle en doutait. Il regardait autour d’eux comme pour essayer de voir si les gens n’allaient pas écouter. Elle comprenait son comportement. Ce n’était pas le moment de faire fâcher son frère en discutant tous les deux ensemble. Il l’entraina dans un autre couloir plus calme avant de se positionner devant elle, Moira se retrouva entre un mur et Ezra. Il était vraiment très proche. Malgré elle, elle tient son regard. Il y avait quelque chose de différent. Sa main contre son sac, la Serdaigle n’ose plus bouger, elle retient même son souffle.

Ezra la regarde aussi et lui dit alors que s’en prendre à Corban, ce n’était pas une bonne idée, vraiment pas. Il avait dit ça sur le coup de la colère. Moira le regarda pendant quelques secondes en se demandant si son frère ne lui faisait pas des misères aussi. Cela ne devait pas être facile d’être dans l’ombre d’un ainé... Moira n’avait pas ce soucis puisqu’elle était enfant unique. Heureusement. Elle s’était toujours demandée comme serait son père s’il avait eu un garçon après une fille... Mais la vie avait fait que ses parents n’avaient eu qu’un seul enfant et c’était elle. Elle qui portait tout le poids du passé famillial. Moira voit que Ezra a retiré sa main du mur qui se trouve à ses cotés, comme pour la laisser respirer, ce qu’elle fait. Elle avait retenue sa respiration un peu trop longtemps. Elle s’efforce de reprendre un rythme normal tout en l’écoutant lui dire que si elle se défendait face à son frère, elle allait l’amuser, qu’il allait jouer avec elle comme un prédateur avec sa nourriture. Moira avale sa salive un peu de travers. Elle se doutait bien que l’ainé Yaxley n’était pas un tendre. Il rajouta que si elle allait trop loin, elle pourrait le mettre en colère et que ce n’était pas une bonne chose à voir...

“Il n’irait pas jusqu’à... tuer ?”

Sur le coup, Moira se dit qu’elle avait encore plus peur de Corban... Ezra rajouta que la meilleure solution était de l’ignorer, mais cela pouvait aussi l’énerver. Il n’y avait pas réellement de solution au final. Moira se sentit tremblé, mais elle essaya de ne pas trop y penser et de le faire voir à Ezra. Il n’avait pas besoin de ça. Il semblerait que le jeune homme réfléchissait maintenant à haute voix, mais ce n’était pas grave. Il lui dit alors que si elle savait transplaner, c’était la meilleure chose à faire. Sinon, la prochaine fois, il allait essayer de l’aider au lieu de le laisser faire. Moira regarda Ezra pendant quelques secondes, sans savoir réagir. Puis, elle lui dit :

“Je n’ai pas envie que tu ais des soucis à cause de moi Ezra. Je veux dire, d’accord, c’est ton frère, mais tu n’as pas à me rendre de compte à moi. Je sais à quel point la pression familiale peut être terrible, je n’ai pas envie d’être un poids pour toi ou la cause de soucis pour toi... Concernant le fait de transplaner, il est bien difficile quand on est stressé, mais je peux toujours essayer... Mais ce n’est pas une garantie. Il faudra bien qu’un jour, il arrête de faire ce qu’il fait. Ce n’est plus vivable...”

Moira était toujours coincée entre le mur et Ezra, mais curieusement, elle ne se sentait pas opressée. Au contraire, il y avait quelque chose de rassurant dans tout ça. Elle regarda autour d’eux pour être certaine qu’il n’y avait personne qui écoutait. La dernière chose qu’elle voulait, c’était que Ezra se retrouve dans une histoire avec elle alors qu’il n’avait rien demandé. Elle le regarda de nouveau et lui dit :

“Comment peut-on être aussi méchant que ton frère ? Je n’ai pas souvenir d’avoir rencontrer quelqu’un d’aussi méchant... Et comment je vais pouvoir m’en défaire... Je vais avoir que 16 ans, je n’ai pas encore la force de me battre contre un adulte. Tu te rends compte quand même ce que ça me demanderait comme effort ? Et même à deux, je ne suis pas certaine qu’on y arrive...”

Moira resta là, contre le mur avant de rajouter :

“Je déteste ma famille, ces familles de Sang Pur avec leurs principes que je déteste... Parfois, je me demande pourquoi on me fait vivre tout ça...”

Moira commençait à se livrer un peu trop, mais elle se sentait vaciller. En fait, elle avait besoin d’une personne à ses cotés qui la comprenne... Mais d’un autre coté, elle ne voulait pas entrainer Ezra dans quelque chose qui pourrait le mettre en porte à faux avec sa famille...

Le 9 juin 1977

Avec cette discussion, Moira se rend compte qu’elle ne connait pas Ezra si bien que ça. Au fond, est-ce qu’elle avait déjà prit le temps de le connaitre ? Non. Elle ne rendait pas compte comment la force d’une réputation pouvait être terrible sur une famille. En fait, elle le savait, mais elle se voilait un peu la face. Lorsque sa tante avait accepté la demande en mariage de son futur mari, un Moldu, le sort des Prince avait été jeté. Tout le monde avait été mit dans le même panier même si certains n’avaient plus de contacts avec les autres. Ce qui était le cas de Monsieur Prince. Depuis qu’il avait eu vent que sa soeur allait se marier avec ce Moldu, il avait coupé les ponts, mais cela n’avait pas empêcher les autres Sang-Pur de s’en prendre à lui, tout simplement parce qu’il était le frère de la traitresse. Moira se rendit compte qu’elle avait jugé Ezra trop rapidement. Parce que son frère, Corban, ne faisait que l’embêter, elle avait pensé que le jeune homme était pareil. Mais est-ce que c’était le cas ? Plus, ils discutaient ensemble, plus Moira se rendit compte qu’elle avait mal jugé Ezra et que s’il n’avait pas été aussi fort mentalement qu’il l’était actuellement, elle aurait pu être un bourreau pour lui... La jeune femme en frissonna d’horreur parce qu’elle n’était pas comme ça... Elle ne voulait pas devenir comme ses parents et presque tous ces Sang Pur qui s’en prenaient aux gens parce qu’ils se pensaient supérieurs. Moira ne l’était pas et Ezra venait de lui faire réalisé cela.

Moira se livre à Ezra beaucoup plus facilement qu’elle ne l’aurait voulu, mais elle sent qu’elle peut lui faire confiance. Elle ne sait pas pourquoi alors qu’il y a quelques minutes, elle déversait sa haine sur lui. Aveuglée par ses propres sentiments, elle ne s’était pas rendue compte que le jeune homme était quelqu’un qui méritait qu’on apprenne à connaitre même s’il était à Serpentard. Il ne pensait pas comme tout le monde... Vient le moment où Moira parla du fait qu’elle détestait sa famille, leur façon de penser. Si ce n’était que d’elle, elle prendrait la poudre d’escampette et elle partirait de chez elle... mais pour aller où ? Elle ne connaissait personne d’assez fou pour tenir tête à Monsieur Prince. Il pourrait facilement la reprendre s’il en avait envie... Ezra lui dit alors que la Famille Prince, comme la plupart, était endoctriné, que c’était ancré en eux comme une vérité qu’on ne pouvait pas discuter, qu’on ne pouvait pas remettre en questions. Il rajouta qu’eux non plus ne pourraient pas comprendre qu’ils pensaient différemment, elle et lui. Moira leva un sourcil, surprise. Est-ce qu’il venait de lui avouer qu’il ne pensait pas comme la plupart des membres de sa famille ? Qu’il était même un peu de son coté ? Elle le regarda pendant quelques secondes, cherchant les mots pour lui répondre, mais elle ne trouva pas. Elle le laissa parler de nouveau. Il lui disait que comme elle, il ne croyait pas que le talent d’un sorcier se mesurait à la nature de son sang, mais il rajouta qu’il n’avait pas le droit de penser à ça. Moira ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Ezra fut plus rapide et il rajouta que la dernière fois qu’il l’avait fait, qu’il avait remit en question les raisonnements de son père, les choses ne s’étaient pas très bien passées.

“Je suis désolée Ezra...”

Elle ne pouvait dire que cela parce qu’elle ne trouvait pas les mots. Elle se doutait que par “pas très bien passé”, Ezra voulait dire qu’il avait eu des conséquences et elle se doutait qu’elles ne devaient pas être anodines... Comment pouvait-on faire du mal à un enfant ? Parce qu’ils n’étaient que des enfants encore ! Des enfants dans un monde qui menaçait de basculer dans le mal si les gens ne faisaient rien... Moira plongea de nouveau son regard dans celui d’Ezra qui s’était adoucit. Il lui dit que ce sera à des gens comme eux de changer les choses dans l’avenir, mais que pour l’instant, ce n’était pas possible, il n’y avait pas grand chose à faire. Il lui dit aussi qu’il allait essayer de l’aider avec son frère, mais dans la mesure du possible, il pouvait le faire. Moira leva une main et fit un geste qu’elle n’aurait sans doute jamais penser faire : Elle attrapa la main d’Ezra pour la serrer doucement dans la sienne.

“Dans la mesure du possible, je suis en sécurité à Poudlard quand je suis en études. Les choses sont plus compliquées quand je rentre chez moi. Ne t’inquiète pas pour moi Ezra et je refuse que tu mettes ta vie en danger pour moi. Je n’ai pas été très tendre avec toi depuis toutes ces années parce que je t’avais mis dans le même panier que toute ta famille... mais je n’aurai pas du. Je me rends bien compte aujourd’hui que tu n’es pas comme eux même si, pour ton bien et ta sécurité, tu dois faire croire le contraire. Reste en vie et ne te mets pas en danger, c’est tout ce que je demande même si je sais que je n’ai pas le droit de te le demander.”

Elle lui fit un petit sourire timide. Comment lui faire comprendre qu’elle s’en voulait à mort de l’avoir persécuté pendant toutes ces années... Elle se rendait bien compte qu’elle ne valait pas mieux que les autres... Elle tenait toujours la main d’Ezra entre la sienne et rajouta :

“Je vais essayer d’ignorer ton frère la prochaine fois que je vais le voir. Peut-être que l’effet ne sera pas terrible, mais ce n’est pas grave. J’en ai marre qu’il me persécute depuis toutes ces années, sachant qu’il est maintenant adulte. On ne devient pas mature à ce moment là ?”

Il était difficile de dire si les adultes grandissaient vraiment. Mais du haut de ses seize ans, Moira se disait qu’elle n’avait pas très envie d’être une adulte...